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PRESSE
Professeur d’histoire médiévale de l’Université de Rouen jusqu’à sa retraite et spécialiste du XIIe siècle, Pierre Aubé a consacré ses travaux à l’histoire de l’Italie du Sud et de la Sicile sous la domination normande, ainsi qu’aux Croisades et à la présence latine en Terre sainte.

Outre son important ouvrage Les Empires normands d’Orient, XIe-XIIIe siècles (Tallandier, 1983 ; dernière rééd. Perrin, coll. «Tempus», 2006), qui constitue encore aujourd’hui une référence, il a publié plusieurs biographies, notamment :
Baudoin IV de Jérusalem. Le roi lépreux (Tallandier, 1981, Réédition Perrin, 1999),

Godefroy de Bouillon (Fayard, 1985),

Thomas Becket (Fayard, 1988),

Roger II de Sicile. Un Normand en Méditerranée (Payot, 2001),

Saint Bernard de Clairvaux (Fayard, 2003),

Un croisé contre Saladin. Renaud de Châtillon (Fayard, 2007).

Quatre de ses ouvrages ont été primés par l’Académie française, Pierre Aubé fut notamment récipiendaire du prestigieux grand Prix de la Biographie historique en 2004.
Les Affiches de Normandie
Hebdomadaire du 27 mars 2013

Actualité culturelle :
L'Histoire au Présent

Étonnante figure que celle d'un homme qui, après avoir conduit une nation en voie de développements au rang de puissance régionale, devait sombrer sous les coups d'un inconnu, s'aliéner la considération d'un monde tétanisé et s'éteindre en exil. Mohammad Réza Pahlavi. Le dernier Shah, 1919-1980 de Houchang Nahavandi, ancien recteur des universités de Shiraz et de Téhéran, ancien ministre et secrétaire de cabinet de l'impératrice Farah, et d'Yves Bomati, excellent spécialiste du Moyen- Orient, est précieux à plus d'un titre. Il a surtout le mérite de conjuguer la perception d'un témoin direct des événements à celle d'un observateur français, les deux d'ailleurs étant rompus aux exigences de la critique historique.
Ainsi parcourt-on au grand galop, mais avec des arrêts pertinents aux grands carrefours, une destinée singulière. Lorsqu'il naît, d'un père qui va bientôt détrôner le dernier des Kadjars et, à l'image de Mustapha Kemal en Turquie, s'imposer comme le véritable fondateur de l'Iran moderne, dotant son pays d'équipements modernes et révoquant tous les traités d'extraterritorialité dont bénéficiaient les puissances étrangères, une route semble être tracée.
L'édifice, pourtant, était fragile. Avec la guerre, les cartes furent redistribuées et, en 1941, Réza Shah dut abdiquer en faveur de son fils. Commençait le règne d'un jeune homme aux vastes ambitions, mais secret et fondamentalement indécis.
Les crises vont se multiplier, dont la plus grave devait l’opposer au gouvernement de Mossadegh, éliminé en 1953 par le coup d'État du général Zahédi. Grâce aux revenus pétroliers, l'Iran étant le deuxième exportateur mondial, le pays va s'engager dans une profonde transformation politique, économique et sociale. Mais aussi militaire et sociétale.
En dépit des efforts déployés en faveur de la paysannerie, un fossé de plus en plus profond va se creuser entre ceux qui ne jurent que par l'occidentalisation et des opposants résolus. Le clergé chiite, jusque-là tenu en lisière, va se faire le porte-parole paradoxal des mécontents de tous bords. On sait la suite : la montée en puissance de l'ayatollah Khomeiny et, en février 1979, l'exil définitif des souverains qui devait, après une errance humiliante, s'éteindre au Caire d'un cancer du sang.
Les auteurs ont su brosser un tableau captivant de l'arrière-plan comme du détail d'une épopée souvent dramatique. Il ne dissimule rien des erreurs, grandes ou petites - dont l'acmé se situe sans doute dans les extravagantes fêtes de Persépolis, voulues par la Shahbanou. Et encore moins l'aveuglement des puissances, la caricature en étant sans doute l'enthousiasme béat avec lequel Valéry Giscard d'Estaing devait accueillir Khomeiny à Neauphle-le-Château.
Un gros livre passionnant de bout en bout (Ed. Perrin, 624 pages, ill.).

Pierre Aubé